Le 30/06/2010
Après avoir passé une nuit dans un motel à l’ambiance un peu glauque et avoir été réveillés par un couple déchiré du genre « Moi je t’aime Brenda, mais toi tu ne m’aimes pas ! – Mais si, je t’aime Sheridan » un peu avant 7h ce matin, nous sommes prêts à attaquer notre petite balade côtière jusqu’à San Francisco.
Nous passons rapidement sur le port de Morro Bay, le ciel s’est assombri et il fait frais, incroyable ! Après trois semaines de grosse canicule, on est obligé de mettre un pull.
Et hop, un p'tit coup de noir et blanc !
Derrière le ciel embué, nous apercevons rapidement l’un des seuls (si ce n’est le seul) attraits de cette petite bourgade, le Morro Rock (ça fera le 2e en deux jours). Il s’agit d’un énorme rocher volcanique qui semble sortir tout droit de l’océan. L’image devait être impressionnante quelques années en arrière. Malheureusement, trois énormes cheminées industrielles gâchent à présent la vue.
Nous continuons donc à rouler sur la Highway 1 North.
Aurions-nous changé de continent ??
Et comme par magie, quelques minutes après être sortis de Morro Bay, le soleil refait son apparition, accompagné de l’habituel ciel bleu et de la chaleur en mode juste-ce-qu’il-faut.
Un peu plus loin, nous nous arrêtons (chose que l’on va faire un bon nombre de fois aujourd’hui !) vers Cambria, le patelin suivant, pour respirer l’air marin le long d’un ponton plongeant dans l’eau azur.
Les pêcheurs prennent le temps, tranquilles, tandis qu’une poignée d’enfants brave le froid et joue dans les vagues.
Nous reprenons la route en direction de Piedras Blancas pour ajouter la rencontre d’un autre animal à notre répertoire. Facile de savoir où s’arrêter, il y a déjà pas mal de voitures sur le parking entre la route et l’océan.
Après avoir fait les présentations avec les 200 écureuils du coin, nous marchons un peu plus loin quand soudain, nous voyons comme une limace géante pousser des cris ressemblant au son d’un bidet qui se débouche.
Nous voilà en présence d’une colonie d’éléphants de mer. Chaque été, ils réapparaissent sur les côtes californiennes dans un but précis. Pendant quatre à six semaines, ces mammifères vont entièrement perdre leur couche de peau et de poils qui sera remplacée par un habit tout neuf. La période des soldes quoi !
La plage n’est pas autorisée au public afin de permettre aux animaux de vivre tranquillement cette étape importante avant de repartir en direction de l’Alaska. Les mâles passent 8 mois de l’année dans l’eau et les femelles, 10 mois. Ils peuvent rester en moyenne 40 minutes sous l’eau et le record (mesuré) est de deux heures !
Le spectacle est génial, il y en a partout ! Une belle brochette est en train de se faire dorer la pilule, comme sortis d’une soirée trop arrosée, pendant que de jeunes mâles se houspillent gentiment en montrant des dents. Ils sont énoooormes !
Et malgré leur physique, ils sont très à l’aise sur la terre ferme et se déplacent de manière vive, avec quelques remous graisseux.
Certains semblent être plongés dans une sieste interminable et se balance du sable sur le bidon de temps en temps pour éviter de brûler au soleil. L’ensemble est vraiment marrant à voir, surtout quand une otarie vient s’immiscer dans une discussion animée, elle paraît minuscule à côté de ses cousins !
Nous nous posons ensuite sur un autre parking un peu plus loin, avec vue sur l’océan et sur une autre partie du groupe d’éléphants de mer. Mais le déjeuner se fera dans la voiture, il fait froid et il y a beaucoup de vent dehors, brrrr nous avons perdu l’habitude !
Nous reprenons la route, et quelle route mes amis ! Des lacets longent les falaises, attention à ne pas regarder en bas ! Le paysage défile et une fois de plus, on en prend plein les yeux.
Nous passons par un village sans feu de circulation, sans banque, sans lumière le soir et sans véritable «commerce». Il faut réserver très en avance pour résider à Big Sur et avoir les poches bien pleines car les tarifs décollent toute l’année sans atterrir ici.
Encore quelques miles entre les falaises et les champs et nous voilà arrivés à Monterey. Cette péninsule, nichée tranquillement entre San Francisco et Los Angeles est très appréciée des Californiens (et des autres).
Nous trouvons sans souci un motel à prix doux et filons à la laverie automatique, ça redevient nécessaire ! Et ce soir, nous avons décidé de mettre à l’honneur la spécialité de la région, le poisson. Nous suivons (à nos risques et périls) les conseils du Lonely Planet et nous ne sommes pas déçus. Accompagné d’un verre de vin blanc venu tout droit de Napa, nous avons dégusté à pleines papilles de l’Halibut (flétan) pour Xavier et du Tilapia (carpe) pour Bérengère.
Les éléphants de mer se baladent encore dans nos têtes avec leurs doux cris. Après une belle journée comme celle-ci, nous devrions faire de beaux rêves !
