Le 29/06/2010
Ce matin, le réveil est un peu plus vif que la veille. Nous avons le temps mais il ne faut pas trop tarder quand même. Allez, tout le monde en voiture, direction le Sequoia National Park.
Nous repassons d’abord par une partie des forêts du Kings Canyon National Park, frôlons Redwood Mountain Grove et arrivons enfin dans l’enceinte qui abrite les géants. Un peu saoulés des trecks et des randonnées, nous allons visiter le parc à la mode locale. Premier arrêt : le Sherman Tree Trail, une courte marche qui passe au milieu de tout ce beau monde. Le soleil est bien là mais il fait encore un peu frais. Ca ne devrait pas durer.
Dans le monde entier, les séquoias ne poussent que sur le versant occidental de la Sierra Nevada, le plus souvent entre 1520 et 2100m d’altitude. Ca tombe bien, on y est ! Nous allons donc voir des géants. Au moins une espèce d’arbres vit plus longtemps, une autre a un diamètre plus grand, trois poussent plus haut mais le séquoia est le plus volumineux, et nous allons voir le champion !
Nous laissons la schtroumpfette sur le parking et rejoignons tranquillement le début de la marche. La foule se résume encore à de minces troupes à cette heure, ça devrait aller. Nous descendons un peu quand nous apercevons un ours noir, car oui, mesdames et messieurs, il y en a un paquet ici. Près de 2 millions, plus de 2 par visiteurs sur l’année…. Crédible ? Non, on exagère « légèrement ».
Certains, dont celui que nous voyons, restent calmes en présence d’humains, même si quelques touristes se comportent bizarrement voulant à tout prix avoir une photo d’eux avec l’ours en fond. Bonne idée, tourner le dos à un ours, qui dit mieux ?
Pour nous, c’est tout simplement extraordinaire. Un ours. Ce n’est pas tous les jours qu’on en rencontre (quoique, parfois, pas tout à fait les mêmes…). La frénésie de certains de nos voisins le fait s’éloigner, mais toujours tranquille dans le rythme, balaise mais sans stress, juste une envie subite de fuir les paparazzis.
Nous continuons notre route nous aussi, descendons un peu plus bas et tombons sur le General Sherman Tree, un bon gros colosse qui mesure pas moins de 84m, a un tour de taille de presque 31m et affiche 1256 tonnes au compteur. Il se dresse à la façon d’une cathédrale au milieu des autres qui paraissent bien petits malgré leurs mensurations également impressionnantes.
C’est l’arbre le plus volumineux du monde (1487m3). Il a entre 2100 et 2300 ans d’âge. Un vieux fût. Sa plus grande branche fait environ deux mètres de diamètre, c’est dire. Chaque année, il pousse suffisamment pour ajouter le volume de bois d’un arbre de 18m de proportions normales. Tout le monde prend la pose, et nous aussi !
(et la photo est loupée, merci Nancy !)
Nous continuons le trail et passons devant un séquoia à trois troncs (ou plutôt trois séquoias qui ont décidé de pousser ensemble). Une autre forme de géant.
Le sentier zigzague entre les arbres, offrant un peu d’espace à tout le monde. Les arbres les plus précieux sont entourés de barrières, pour ne pas que les gens les abîme en gravant un joli cœur avec leurs initiales par exemple, mais aussi pour éviter ce piétinement continu qui tasserait la terre autour du tronc et qui pourrait causer sa chute. Beaucoup de séquoias sont également marqués par le feu, un mal nécessaire pour leur longévité comme on vous l’expliquait hier.
Puis arrive une autre expérience nouvelle. Êtes-vous déjà passés à travers un tronc ? Debout ? Celui-ci s’est couché il y a quelques centaines d’années. Ca donne une idée de la taille.
D’autres exemples de gigantisme…
Allez, on remonte, on reprend la voiture, direction la Giant Forest et le Big Tree Trail. Nous tombons sur deux cerfs gris traversant la route. Un bref instant où le temps semble s’arrêter… puis ils repartent dans la forêt.
Il est également temps de manger, nos ventres crient famine (ou presque !). Nous décidons de faire escale dans la forêt, loin des attroupements mais toujours sur une zone prévue à cet effet, éh oui, n’oublions pas les ours ! Nous bifurquons donc vers l’aire et tombons sur un autre cerf gris, tous bois dehors cette fois, majestueux. La même séquence, un regard, puis il file dans la forêt.
Le repas ô combien fameux et copieux avalé, nous reprenons le programme. Nous arrivons sur les lieux, c’est la zone la plus populaire du parc. Le sentier entoure une vaste étendue d’herbes marécageuses d’un vert vif pour se résumer à un anneau nous amenant près des géants.
Nous entamons la marche, rencontrons d’autres colosses aux troncs gigantesques quand nous distinguons dans l’herbe un autre ours. Plus loin cette fois, plus tranquille aussi, en pleine dégustation de verdure.
Le sentiment de voir des animaux en liberté est toujours un délice, surtout s’ils ne sont pas trop près et agressifs comme là ! Mais le spectacle continue, les arbres se suivent, tous différents, plus ou moins gros, plus ou moins troués ou marqués par le feu. Tout est surdimensionné ici. D’énormes rochers aussi sont plantés là, sans trop d’explication, épousant parfois un séquoia.
Même les fourmis sont énormes. On ne sait plus quoi en penser.
Allez, on fait le tour et croisons des petits séquoias qui deviendront grands… Oooh !
Nous filons ensuite au musée, où, faut-il le préciser, les armes à feu sont interdites. « Non, monsieur, vous ne pouvez pas rentrer avec ce colt 355. »
Ouf, on avait laissé l’automatique dans la voiture. Les présentations sont bien faites et comparent les arbres à des choses plus familières.
Il décrit également ce qui arrive aux ours qui s’habituent à la nourriture laissée par les visiteurs. Dès qu’ils rentrent dans ce jeu, ils changent de rythme de vie, attendent le départ des gens pour fouiner un peu partout, deviennent agressifs envers les gens quand ils sont à la recherche de nourriture, sont exilés et suivis dans d’autres parties du parc moins fréquentées et sont parfois tués lorsqu’ils deviennent ingérables. Malheureusement, des touristes ont encore la flemme de marcher jusqu’aux poubelles anti-ours-intrusion, ou sèment un peu de nourriture histoire d’appâter la bête. Pas bien malin tout ça, surtout quand on voit comment ça finit.
On bouge un peu plus loin, au Moro Rock. Une petite grimpette de quelques centaines de marches pour monter sur un énorme dôme de granit. Le chemin est étroit, pentu et pas vraiment fait pour les personnes sensibles au vertige.
Mais le panorama sur la Great Western Divide est imprenable.
A côté de nous, vers Crescent Meadow, les Rangers ont lancé et maîtrisent un feu « nettoyeur ». Une fumée importante s’échappe au milieu des arbres.
Puis nous filons vers le Tunnel Log qui, vous l’aurez compris, est un tunnel mais pas en roche cette fois, tout simplement un gros trou dans un séquoia géant.
On est vraiment à l’échelle schtroumpf !
Allez, ça sera tout pour aujourd’hui. Fini le Sequoia National Park, nous filons par Generals Highway, disons au revoir aux géants, faisons un petit stop obligatoire d’un quart d’heure près d’un chantier routier.
Puis nous sautons sur la route 198, enchainons avec la 41, tout ça pour atterrir au bout de 4 belles heures à Morro Bay, petite bourgade sur la côte de l’océan Pacifique. Ouf, on est arrivé. La journée a été une fois de plus bien longue, le repos est mérité, qu’en dites-vous ?
Demain, le road trip sera différent. Un tout autre paysage, un petit air salin qui devrait nous fouetter le visage… ça promet !