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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 15:00

Le 03/11/09

Ce matin, nous nous réveillons à l’heure, et c’est déjà pas mal ! Nous partons pour deux heures de train vers Hiroshima où nous passerons la nuit. A l’arrivée, nous sautons dans le tramway pour rejoindre notre nouveau domicile. Ici, pas de ticket, le trajet se paie à la sortie du tram, le tarif variant selon la distance parcourue. Personne ne triche, tout le monde paye et quand une personne a le malheur de tenter l’esquive, le « caissier » du tram lui court après (nous l’avons vu faire, c’est efficace !). Le métier de contrôleur ne doit sûrement pas exister au Japon.

Initialement, nous voulions visiter le site historique d’Hiroshima puis prendre le ferry en direction de l’île Myajima pour y voir ses temples et forêts. La journée étant déjà bien entamée et ne voulant pas tout faire à toute vitesse, nous ferons uniquement Hiroshima pour pouvoir en profiter sans courir.

Le temps de poser nos affaires, de faire deux-trois courses et c’est déjà l’heure de déjeuner. Xavier commande la nouvelle spécialité de la ville, le tsukemen, à savoir des pâtes seules que l’on trempe ensuite dans une sauce-bouillon un peu épicée, accompagnées de quelques tempuras (fritures de légumes et de crevettes). L’idée de ne pas avoir les pâtes dans un bouillon mais à côté fait fureur ici ! La révolution est en marche. Quant à moi, c’est une soupe énorme qui m’attend, comprenant un bouillon un peu gélatineux, des légumes, crevettes, pâtes et 2 ou 3 kilos d’ail émincé qui me coupent rapidement l’appétit. Xavier va devoir me supporter le reste de la journée, reste à tester l’efficacité des chewing-gums !

Il est temps à présent de voir les sites historiques. C’est d’ailleurs le jour férié pour la culture aujourd’hui. Les familles se baladent dans les rues et des écoliers sont venus en « classe verte ». Nous croisons des uniformes de toutes les couleurs et des petits viennent même discuter spontanément (mais en japonais) avec nous !

Nous sommes donc à Hiroshima. Tout le monde connaît plus ou moins l’histoire dramatique qui a frappé la ville lors de la seconde guerre mondiale. La première bombe atomique, lâchée le 6 août 1945 par les Américains lors du conflit les opposant au Japon. Aujourd’hui, rien ou presque n’y paraît. Seul le Peace Memorial Park est là pour nous aider à garder l’histoire en mémoire et promouvoir la paix. Nous y découvrons le A-Bomb Dome, un bâtiment en ruine situé à 160m de l’hypocentre de l’explosion. C’est un des quelques édifices qui a résisté tant bien que mal à l’explosion. Déclarés comme héritage mondial par l’Unesco, ces quelques murs de briques surmontés des restes de la structure d’un dôme resteront un éternel souvenir de ce qui s’est passé.

6 août 1945. Le ciel est bleu. Les Japonais, alliés avec les Allemands et les Italiens, ont déclaré la guerre aux Etats-Unis en bombardant par surprise Pearl Harbor quelques années avant. Le conflit dure et le Japon a déjà envahi une partie de l’Asie. Les Américains veulent faire cesser la guerre et lancent l’offensive en décidant de lâcher le « little boy » sur Hiroshima, un quartier général militaire. 8h15. La bombe atomique explose à 600m en hauteur pour en maximiser les effets. La cible est le centre de la ville. Pour voir l’étendue des dégâts, les Américains ont bien pris la peine de ne pas bombarder Hiroshima auparavant. L’explosion dévaste complètement les lieux sur plusieurs kilomètres et tue 90000 personnes d’un coup. Les radiations ont un effet « imprévu » et touchent même les personnes réfugiées dans les bâtiments encore debout. Les effets néfastes de la radioactivité se feront sentir sur la population encore pendant des dizaines d’années… Tout ça en quelques secondes.


De la théorie scientifique aux réalités crues des vestiges, le musée retrace les événements d’avant, pendant et après l’explosion de la bombe A. Le site entier est rempli de monuments pour la paix. L’animation du parc et le ballet des écoliers nous aide à digérer les émotions liées à la visite.


Après cette journée bien remplie, nous sommes contents de rentrer au chaud à l’auberge de jeunesse. Dans le salon, nous discutons avec un australien et un polonais tout en surfant sur internet et en regardant un match de basket NBA avec un bol de pop corn!

Ce soir, nous décidons de dîner à l’extérieur (waouh !) et après une longue quête pour trouver un resto qui nous donne envie (quand il n’y a aucune photo, c’est impossible de savoir ce qu’ils cuisinent), nous atterrissons dans un resto qui propose le hiroshima-yaki, LA spécialité de la ville. C’est un plat à tomber par terre ! C’est bon là, vous avez de quoi noter ?

Nous sommes installés à une table devant la plancha géante des cuisiniers. Et c’est parti : faites une crêpe très fine, et par-dessus mettez une couche de chou/soja cuit sur la plaque. Rajoutez 2 tranches fines de porc fumé, une couche de pâtes japonaises (les blanches en forme de spaghetti), faites cuire une omelette du même diamètre que la crêpe, ajoutez la sauce spéciale (comment ça, vous n’en avez pas ?), un genre de sauce barbecue mais plus parfumée, puis quelques rondelles d’oignons nouveaux. Tous ces aliments sont à poser en couche.

(Photo prise sur internet, on avait oublié l'appareil photo !)


Ca, c’est la recette de base. Ensuite vous pouvez rajouter selon vos envies, un œuf sur le plat, des herbes japonaises, du fromage, des crevettes… Ce plat est servi dans une assiette chaude en fonte. Et tout ça pour la modique somme de 6€ ! C’est frustrant de penser que les restaurants japonais en France se résument aux sushis/sashimis/fritures alors qu’il existe tant d’autres plats ici ! On s’est régalé !

Avis aux amateurs qui veulent essayer et nous envoyer la photo...

Le ventre rempli, nous rentrons nous coucher (dans notre chambre japonaise, sol  en osier et matelas-tatami). Nous repassons devant les ruines du A-Bomb Dome. L’endroit est aujourd’hui paisible.

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commentaires

G
<br /> Miam ! rien que la description de la super-galette me fait saliver comme un chien de pavloff ! et me donne envie d'y retourner là, maintenant, tout de suite !!! C'est vrai que les restaurants<br /> japonais installés en France (mais sont-ils tous vraiment japonais ... on pourrait se poser la question ...) pourraient servir ce genre de plats et auraient un succès fou !<br /> <br /> <br />
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