Le 04/07/2010
Aujourd’hui, nous nous levons des étoiles plein la tête, avec du bleu et des bandes rouges sur un fond blanc. C’est le 4 juillet, la fête nationale des Etats-Unis, la commémoration de la déclaration d’indépendance faite en 1776 vis-à-vis du Royaume de Grande Bretagne.
Nous sommes dimanche, les gens vont donc pouvoir fêter tout ça autour d’un bon barbecue et/ou en regardant un match de baseball. Et pour nous, c’est en sifflotant l’hymne américain que nous partons nous doucher. Mais bien sûr.
Allez, motivation reprend nous ! Nous allons attaquer la journée par une ballade nous menant à la Telegraph Hill et d’où nous devrions avoir un beau panorama sur San Francisco. Les rues sont vides. Pas beaucoup de drapeaux dans les rues non plus mais c’est normal, nous sommes à San Francisco. Nous abordons Battery Street et son style vieux quartier industriel remis aux goûts du jour pour héberger des locaux de designers mais aussi des hôtels de luxe.
Nous passons par la Levi’s Plaza où se trouve, vous l’aurez deviné le siège de Levi Strauss & Co., car oui, c’est en partie ici que la collaboration entre Levi Strauss et Jacob Davis est née. Le premier est le fournisseur de tissu, le second, tailleur à Reno, est l’inventeur du fameux pantalon en toile denim aux poches rivetées. Breveté en 1873, le jeans fut vraiment adopté par les Américains en 1920. Et pour l’anecdote, le 501 fit son apparition dès 1873. Un vieux de la vieille !
De cette place part un escalier en bois, les Filbert Steps, qui est en fait une rue publique officiellement. Les maisons qui l’entourent datent de 1875 à 1890 et sont un exemple de l’architecture populaire de l’époque. Aujourd’hui, elles sont ornées de jardins copieusement fleuris qui font la joie des monteurs de marches.
Le tout mène donc après une montée bien raide en haut de Telegraph Hill, colline pittoresque où s’érige la Coit Tower. Cette tour a été baptisée en mémoire de Lillie Coit qui, au début du 20e siècle, légua la belle somme de 100 000$ pour que l’on construise un monument à la gloire des pompiers et qui devint la première femme pompier volontaire de San Francisco.
Ses héros casqués avaient combattu entre autres l’incendie géant de 1906, survenu après un séisme de 8,2 sur l’échelle de Richter. Les deux cumulés avaient ravagé San Francisco en détruisant pas moins 80% de la ville. Aujourd’hui, la tour est décorée de fresques à l’intérieur et d’une statue dédiée à Christophe Colomb à l’extérieur. La vue est superbe.
Toujours pas de Golden Gate mais on peut observer son ami le Bay Bridge qui mène à Oakland et également l’île d’Alcatraz et sa célèbre prison de haute sécurité.
Nous redescendons ensuite notre colline et rejoignons la Lombard Street. La pente est raide, les claquettes chauffent. La ligne droite est en fait un V qui remonte sur la Russian Hill. La partie célèbre du quartier se trouve au coin de Hyde Street, où la Lombard Street se transforme en la rue « la plus sinueuse du monde ». Jusqu’à 1922, ce bout de rue était l’une des montées les plus raides de la ville avec un dénivelé de 27%.
Huit virages ont alors été dessinés et ont donné à la Lombard Street son caractère unique. Les touristes sont au rendez-vous, à pieds comme en voiture. Les buissons d’hortensias et les maisons colorées égayent le tout et donnent la dernière touche.
Allez, cette fois-ci, on descend et on ne remontera pas. Nous croisons le Powell-Hyde cable-car gorgé de touristes.
En face de nous, la baie de San Francisco et ses nombreux quais. Nous nous dirigeons vers l’Aquatik park, une petite anse où se réfugient quelques bateaux et où les locaux peuvent faire trempette. Déjà quelques barbecues ont fleuri par-ci par-là mais toujours aussi peu de drapeaux, comme quoi le patriotisme exacerbé ne fleurit pas partout dans le pays.
C’est également là que se trouve le Hyde Street Pier (vous remarquerez l’originalité du nom), sorte de musée maritime exposant de vrais navires du 19e siècle dont le trois-mâts Balclutha datant de 1886. Les bâtiments du quai sont restés fidèles à l’époque et les ateliers qu’ils contiennent continuent leur activité de réfection.
Nous longeons ensuite le Fisherman Wharf. La foule se fait plus dense. La concentration des restaurants augmente. Il est près de midi et les gens affluent vers les stands vendant crabes bouillis ou du clam-chowder, une sorte de soupe ultra-crémeuse de moule servie dans un bol pour le moins original pour nous puisqu’il s’agit une boule de pain creusée. Le coin est bouillonnant, agité et odorant. Les gens s’arrêtent, se bousculent, discutent à haute voix. Les Américains sont de sortie.
Nous continuons notre chemin pour éviter un peu cet attroupement et tombons quelques dizaines de mères plus loin sur le Salty’s famous fishwich. Nous ne sommes pas devant un stand mais bien devant une petite échoppe servant des plats à emporter ou à consommer sur les tables voisines. Une petite institution ici qui nous sert le fameux fishwich, un sandwich épicé rempli d’un filet de poisson succulent, et un fish&chips vainqueur potentiel de tous les concours : oubliez le côté graisseux des autres, celui-là est un délice !
Le repas ingurgité, nous filons vers les autres quais. Nous passons sur celui voisin du Pier 39 et observons les stars du lieu, un groupe de lions de mers affalés sur les barges servant normalement de base d’amarrage aux petits bateaux. Quelques beuglements mais surtout une grosse flemme de leur côté !
Toujours face à nous, Alcatraz (qui tire son nom du mot espagnol « pélican »).
D’abord fort militaire, l’île fut transformée en 1934 en pénitencier fédéral. Jusqu’en 1963, quand l’île fut désaffectée, plusieurs prisonniers célèbres y séjournèrent, dont Frank Geary et autres mafiosis. Aujourd’hui, le lieu est une des attractions touristiques principales de la ville.
Et cette fois, nous apercevons le Golden Gate, enfoui dans le brouillard omniprésent à cette période de l’année.
Nous arrivons ensuite au fameux Pier 39. Il fut construit avec les matériaux de plusieurs quais désaffectés et est devenu l’un des endroits les plus visités de la ville.
Les magasins de souvenirs, de vêtements et de curiosités en tout genre alternent avec les restaurants de poissons. Nous fuyons tout simplement ce lieu bourré à craquer.
Cette fois, nous quittons le Wharf et repartons dans la ville. Ca remonte, ça redescend, nous croisons des églises, des parcs où les gens bronzent sur l’herbe, puis arrivons finalement à l’auberge.
Après un peu de repos, nous partons manger pas cher à l’asiatique du coin puis filons vers la baie assister au feu d’artifice.
La foule est au rendez-vous. Les gens ont pris place un peu partout. Un groupe joue en live des reprises des Black Eye Peas, Beyonce et autres « hymnes » américains. Mais ça y est, 9H00, le coup de semonce est donné, le spectacle peut commencer.
Les feux d’artifice éclatent dans le ciel à moitié embrumé au son de chansons de tous styles ayant pour point commun le mot America. Le tout donne une ambiance particulière mais bien agréable.
Du bleu, du rouge, des explosions en pagaille illuminent le ciel. Il y a tellement de monde que la ville a dû programmer les deux mêmes feux d’artifices en même temps à deux endroits différents.
Les gens semblent conquis. Nous avons même droit à une nouveauté avec un smiley dessiné dans le ciel ! La féérie dure 20 minutes et finit sous l’applaudissement de la foule qui en redemande. Mais il faudra attendre l’an prochain.
Tout ce beau monde se disperse gentiment. Nous regagnons nos pénates pour une nuit bien méritée. Demain, c’est le 5 juillet, y aurait pas quelque chose à fêter ?