Le 07/07/2010
Bonjour, bonjour ! En voilà une bonne nuit qui vient de passer. Elle nous a appris que prendre de l’acide peut avoir des conséquences importantes sur le comportement humain.
A minuit, le bus fait donc une petite pause de 10 minutes pour réveiller un peu le chauffeur et permettre aux fumeurs d’aller se remplir de nicotine (et donc par la même occasion, d’éviter un pétage de plomb communautaire). Quand arrive un jeune homme, torse nu essayant vainement de ramasser les mégots de cigarettes sur le tarmac. Malheureusement, tout se bouscule dans sa tête et ses gestes saccadés lui rendent la vie dure. Puis au bout d’un moment, un peu désespéré, il repart en se frottant littéralement aux murs. On en a croisé des personnes torturées depuis hier mais celui-là remporte la palme et nous fait froid dans le dos par la même occasion.
Un autre petit stop vers 3-4h du mat’, histoire de prendre un taco pour certains et de boire un bon coffee pour d’autres, puis allez, tout le monde essaye de se rendormir, il ne reste «plus que» 11 heures de bus, une broutille ! Et comme le bus n’a pas de rideaux, le réveil, le vrai se fera assez tôt dans la matinée.
Un autre arrêt vers 11h nous permet de nous dégourdir les jambes et de réaliser que le « père et sa fille » qui voyagent dans le même bus que nous ne sont pas vraiment père et fille bien qu’ils doivent avoir une bonne quarantaine d’années d’écart (la fille frôle les 18 ans). Bizarrement, on pense tout de suite au syndrome de Stockholm, mais de toute façon, on est plus à ça près, hein !
Allez, nous sommes arrivés à Portland, Oregon, tout le monde descend du bus. Ceux qui continuent la route mettent les sacs en file indienne et attendent une petite heure. Nous nous asseyons pour observer et deviner le mal de chacun. Certains cachent bien leur jeu et soudain, un petit geste les trahit. Nous discutons tout de même avec un jeune Taïwanais qui parcourt le pays. Il semble aussi surpris que nous de la situation !
Allez, encore trois heures dans la « limousine » et nous voici (enfin) arrivés à destination, Seattle. Un court ouf de soulagement, le temps de se dire que c’était quand même pas évident et nous voilà partis en direction du Pike Market. Notre auberge est située à deux pas du fameux marché, on ne pouvait pas tomber mieux !
Après avoir posé les sacs, nous fonçons prendre une douche puis nous partons errer au Pike Market. Nous nous faisons un petit plaisir glacé au Starbucks, une des stars locales (1971) comme le furent Kurt Cobain et Jimmy Hendrix (difficilement comparables, on vous l’accorde).
C’est la fin de l’après-midi, les locaux et les touristes observent le spectacle des poissonniers qui crient en se lançant des crabes à la figure.
Une petite balade à travers les stands de fruits, de fleurs et d’artisanat puis un petit tour au supermarché pour trouver de quoi manger ce soir. Nous tombons sur deux petites truites (5$ les deux !) qui semblent nous supplier de les prendre. Et telle une Noa Bardot devant un mouton (vivant), nous craquons.
Il ne nous faudra pas longtemps pour trouver le sommeil. Ce voyage aura été difficile nerveusement même si nous ne nous sommes jamais senti en danger, le sentiment était plutôt d’être un témoin extérieur à la situation. Ceci nous aura fait réaliser le fossé énorme qui existe entre les classes sociales. Les SDF que l’on croise dans la rue ne sont en fait que le sommet de l’iceberg.